Pour la psychanalyse, l'acte d'engendrer ne fait pas d'un homme un père. C'est lorsqu'il assume la fonction paternelle, qu'il donne son nom, qu'il incarne la Loi, qu'il le devient : par la parole. Lacan disait : "Un bon père est un père sévère qui persévère". Pour ceux qui ouvrent leur propre livre d'histoire et vont revisiter leur enfance, les joies comme les blessures apparaissent et de mon expérience, le lien au père, même inexistant n'est jamais anodin. A tous les pères à qui les mères n'ont pas donné la place, et puis à ceux qui ont choisi de ne pas la prendre, à ceux qui se sont sentis piégés, à ceux qui se disent qu'ils ont tout raté comme à ceux qui ont essayé de tout donner pour garder un équilibre et une présence à leurs enfants, à tous les pères de coeur enfin, ce jour nous vous honorons. Une scène de Marius de Marcel Pagnol pour illustrer magistralement ce qu'est un père : Marius veut enlever Panisse, l'enfant qu'il a fait à Fanny mais qu'il n'a pas élevé..
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Nous savons que la période de l'enfance a un rôle prépondérant sur le développement psychologique de l'individu. Enfance qui démarre à vrai dire dès les premiers instants de formation de la vie, dans le ventre maternel. Le contact avec la mère est le premier port d'attache, le lieu ou toutes nos cellules ont trouvé refuge pour se développer et se reproduire jour après jour, dans le silence aquatique de la matrice. L'enfant dès lors ressent tout ce que sa mère ressent, il vit dans et à travers elle, en tant qu'individu propre, mais baigné dans son corps physique comme dans ses émotions. Il la ressent mieux que personne. Les empreintes pré-natales se forment tout au long de cette période, positives ou non.
Lorsqu'en séance nous parlons des mères, chacun rapporte son histoire personnelle, unique et le lien tissé à la mère sera toujours fort, qu'il soit dans un lien d'amour fusionnel, dans un rejet de cette femme qui a été perçue comme néfaste ou blessante, ou dans une neutralité, qu'elle soit paisible et libérée ou qu'elle permette de repousser l'échéance de savoir ce qu'on ressent vraiment à plus tard - ou parfois idéalement jamais. Le retour à la Mère, à ce qui a été vécu avec elle, en son sein, durant les premières années, la reconnection à ce temps là peut être appréhendée comme douloureuse mais comment savoir ce qu'on a laissé sur le chemin, sans y être retourné ? En ce jour de fête des Mères, certains regardent de l'autre coté et "oublient", d'autres se précipitent à l'échoppe du fleuriste et passent chez leur mère pour un temps privilégié. Ce que nous faisons est certes important, mais c'est l'intention qui nous motive qui nous éclairera sur où nous en sommes par rapport à elle et par rapport à soi. Nos mères sont nos premiers Maîtres. Les maîtres ne sont pas toujours ceux qui nous "brossent" dans le sens du poil. Ce sont aussi ceux qui nous mettent face à la réalité de ce qui est. Ce qui est pour elle, à ce moment là. Sans fioriture, sans fards, sans dentelle, pour revenir à l'essentiel. Bonne fête à toutes les Mères ! On a tous entendu parler de ce terme de pervers narcissique. On le craint et on s'en méfie encore d'avantage car il est réputé quelqu'un de sournois et dangereux. On trouve sur Youtube des tas de vidéos qui expliquent comment faire face, répondre ou agir avec un pervers narcissique. J'utilise ici le genre masculin, car il est relaté dans la littérature psychanalytique que ce trait serait joué plus souvent par des hommes, mais il peut évidemment se prêter aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Dans mon cabinet, j'entends souvent des personnes, des femmes en majorité (mais des hommes aussi), me raconter la difficulté qu'elles ont enduré dans une ou plusieurs relations. Elles utilisent alors parfois le terme de pervers narcissique pour décrire ce ou ces compagnons qu'elles décrivent. Essayons un peu d'y voir plus clair. Que signifie ce terme de pervers narcissique ? Une recherche basique sur le net nous décrit un personnage qui a une image dévalorisante de lui même et qui, en résumé, va chercher à redorer son blason en rabaissant une autre personne: il se nourrit, en quelque sorte, de sa position grandissante de dominant. Mais qui voudrait entrer dans une relation où l'un des protagonistes prend le dessus sur nous? Certainement pas moi, êtes-vous sainement en train de vous dire à vous mêmes. Sauf que cela n'est pas aussi simple qu'il n'y parait.. Les jeux et pressions inconscientes à l'oeuvre dans chaque dynamique relationnelle sont très puissantes et leurs buts souvent imperceptiblement flous. Voilà pourquoi, lorsqu'une personne fait une nouvelle rencontre, disons amoureuse, avec un partenaire qui l'attire de manière magnétique, il s'agit souvent de nos chères forces inconscientes qui poussent derrière.. Mais dans quel but alors ? On se rappelle du principe de base : la vie nous pousse à grandir et évoluer, toujours et encore... et oui! Si vous ne faites pas face à votre ombre, elle vous viendra sous la forme de votre destin. » CG Jung Revenons à notre rencontre amoureuse.. Voilà donc qu'après quelques semaines de bonheur, votre partenaire commence à changer, à avoir des comportements plus durs et critiques.. Vous y réagirez peut être avec confiance : "il me dit ça pour mon mon bien, après tout on s'aime etc..". Les témoignages parlent souvent d'un enlisement subtil et difficilement détectable car il s'installe par petites touches. La personne relate alors sa plongée dans les enfers d'une relation insécure et perverse, où l'autre n'a de cesse de rabaisser, comparer et déstabiliser. L'une des difficultés majeures que je perçois dans ces relations est l'incapacité de la personne "piégée" à en sortir. C'est là ou le terme de relation avec un pervers narcissique est pour moi bien trop imprécis: il décrit ce qu'on perçoit de celui qui prend cette position dominante toxique mais cela ne décrit pas la totalité des mécaniques en jeu, ni celle du piégé. En effet, dans chaque communication, il y a au minimum deux unités (même quand je m'introspecte moi même, je me place en tant qu'observateur et observé). Que faire si on se reconnait dans ce qui est décrit là? Première étape, c'est de prendre du recul émotionnellement, parfois s'éloigner physiquement. Les témoignages que j'a recueilli indiquent que ces personnes piégées essaient souvent de rétablir la situation relationnelle et s'accusent de ce qu'elles perçoivent comme un échec. Il semble toutefois que le temps n'arrange rien à la situation et au contraire vient renforcer les liens pathologiques. Face à ce genre de problématique, la raison, le rationnel, n'a souvent que peu de place et il peut s'agir paradoxalement pour la personne piégée, d'une véritable déchirure, que la personne va éviter et repousser. Ce qui renforce l'effet de piège. Les traits pervers, qui peuvent se manifester par des comportements extrêmement cruels et dévastateurs, ne peuvent être cautionnés: si vous ressentez une menace pour votre intégrité ou celles de vos enfants, il convient de vous mettre tous à l'abri (les enfants, comme toujours, sont les victimes co latérales de ces relations toxiques : il convient de leur montrer par des actions réelles de protection, que cela n'est pas tolérable). Il serait donc déjà plus opportun de parler de dynamique perverse narcissique Pour la personne qui est tombée dans ce piège relationnel et veut s'en sortir, où en est déjà sortie, c'est parfois un raccourci tentant de mettre le focus sur l'autre, celui dont les patterns sont les plus visibles, après tout c'est lui le pervers narcissique, il a tous les traits destructeurs. J'invite ceux qui ont su sortir la tête de l'eau et retrouver un rivage sécuritaire à prendre le temps de se poser les bonnes questions: la menace est à distance mais qu'est ce qui fait que JE suis allé(e) dans ces chemins sinueux, qu'est ce que J'ai à guérir chez moi, comment JE me libère et ME protège. Des questions, envie de me donner votre point de vue ou d'échanger? C'est possible en laissant un commentaire ci dessous. En laissant votre mail vous serez averti lorsqu'une autre personne interviendra dans les commentaires :) Namasté |
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